Julien, ou le prêtre

Journal général de la littérature de France, VIII, 7 p. 220 : "Le héros de ce roman, ainsi que l’annonce le tire, est un prêtre. Ce choix est assez extraordinaire, et les événemens ne le sont pas moins. Plongé dans le libertinage au commencement de la révolution, les excès qui l’ont souillée deviennent pour lui un creuset qui l’a purifié. Jetté par diverses circonstances dans les prisons, orsque tant de massacres s’y commettaient, entouré d’exécutions sanglantes à Paris, à Lyon, à Orange, à Bédouin, condamné plusieurs fois à mort, porté même à diverse reprises sur l’échafaud, ce nouveau Daniel s’échappe toujours. Divers incidens le conduisent à devenir une sorte de secrétaire d’état à Constantinople, puis un évêque en Afrique. Les événemens et les personnages sont excessivement multipliés

mais quoiqu’il y ait beaucoup d’écarts d’imagination dans cet ouvrage, il ne manque pas d’intérêt, parce que l’auteur y a jetté des scènes touchantes. Quoiqu’il s’y livre assez souvent à des discussions philosophiques, son style est presque toujours poétique, en quoi il excède la mesure qui le permet quelquefois dans ce genre. Ce roman, au reste, malgré les vices du fond et de la forme, ne nous paraît pas devoir être confondu dans la foule de ceux dont on nous inonde."