Skip to main content
Panorama of the French novel, 1801-1830

General informations

Full title
Voyage de M. Candide fils au pays d'Eldorado, vers la fin du dix-huitième siècle. Pour servir de suite aux aventures de M. son père
Publication date
1803
Place of publication
Publisher’s address
Barba, libraire, palais du Tribunat, n°51
Printer

Material description

book.field_book__formats.label

in-8

Number of volumes
2
Page numbers
216 p.
224 p.
Price ; postage free
6 fr.
8 fr. franc de port

Contents

Illustrated
No
Music
Unknown
Epigraph
Yes
Epigraph contents
"Ce peuple est pourtant né doux
Comments
Format in-18 selon Monglond. Tous les exemplaires que nous avons pu localiser sont publiés au format in-8.
Reviews
Journal général de la littérature de France, VI, 6, p. 284-85

Je vais dire un mot du plan de ce nouveau Candide ; mais comme le mérite d'un ouvrage de ce genre tient moins au cadre qu'à l'exécution, je mettrai ensuite le lecteur à même, par quelques citations, de juger du style et de la manière de l'auteur. Il nous mène d'abord retrouver Candide et ses amis près de Constantinople, dans la petite métairie, où chacun d'eux exerce ses talens pour faire aller le ménage, tandis que Pangloss et Martin passent le temps, comme autrefois, à argumenter et à prouver l'un que tout est mal, l'autre que tout est bien. Mais une fantaisie de la sultane favorite force tout-à-coup Candide à faire voyager son fils ; et le jeune homme part pour le pays d'Eldorado, accompagné de Pangloss, de Martin, et conduit par le fidèle Cacambo. Dans ces deux premiers chapitres, l'intérieur de la métairie, la différence qui existe entre les philosophes des différens siècles, et la bisarre fantaisie de la sultane, sont présentés d'une manière plaisante et qui se rapproche très-heureusement de celle du modèle. Après quelques légers accidens, quelques rencontres, qui fournissent matière à de nouvelles querelles entre les philosophes, et leur procurent des renseignemens sur Rispa, capitale d'Eldorado, nos voyageurs atteignent les frontières de ce heureux pays, où on les met en prison dès qu'ils paraissent. Relachés la nuit même, ils apprennent comment on ébauche une révolution, et vont se faire arrêter de nouveau à Rispa. Séparés alors, ils recouvrent leur liberté par divers moyens, éprouvent mille aventures, et font tour-à-tour mille métiers. Les uns, par exemple, devenus auteurs, s'instruisent de ce qui fait tomber ou réussir une pièce, un journal ou un roman ; Candide, associé à un fournisseur, voit comment ces messieurs font fortune, comment on réussit près de leurs femmes, comment ils dînent, se battent, se marient ou se démarient et élèvent leurs enfans ; Pangloss, après avoir fait des souliers, fait une éducation, voit l'assemblée des sages, l'entend reconnaître l'existence de l'Être Suprême, va à l'école d'une déesse de la raison, assiste à un cours public, à plusieurs discussions sur Dieu, sur l'immortalité de l'âme, et apprend, par sa propre expérience, comment le théâtre est l'école des moeurs : Cacambo agiote, lève une maison de prêt, fait un petit mariage à la mode, donne dans les entreprises, fait banqueroute, se ruine malgré cela, et devient alors tour-à-tour auteur et charlatan, afficheur et traducteur, etc. etc. Réunie enfin après tant d'aventures, la petite troupe se dispose à célébrer le mariage de Candide fils, avec une jeune et belle Eldoradienne, lorsqu'une lettre de Candide père, ouverte et interprétée par un comité révolutionnaire, est sur le point de les conduire à l'échafaud ; mais un cordonnier, ami de Pangloss, les délivre ; et ils retournent tous à la petite métairie, où Candide épouse sa maîtresse. Tout finit par une lettre qu'il recoit au bout de quelques années, et dans laquelle on lui annonce qu'Eldorado a bien changé de face depuis son départ ; que la multitude des gens qui faisaient, à eux tous, beaucoup de mal, a été remplacée par un homme qui fait, à lui seul, beaucoup de bien ; et la petite troupe, ou pour mieux dire, l'auteur, tremine en bénissant celui qui s'occupe à arranger les choses de manière à ce que tout soit le mieux possible.

Mercure de France, 1er prairial an XI, p. 402-410 (Monglond)